Je me souviens de ma découverte de l’oulipo.

Cet été-là, la sœur de ma grand-mère était venue passer quelques semaines à Saint-Anaclet. Je n’avais jamais vu cette tante des États (comme on disait chez nous), qui cassait le français, savait à peine lire et avait passé sa jeunesse dans les filatures de la Nouvelle-Angleterre. Pourtant, elle ne s’étonna pas, le jour où elle décida de m’offrir un petit cadeau, que je choisisse un livre : j’avais l’adolescence bien littéraire. À la librairie, je pris tout mon temps, feuilletai quelques romans, hésitai. Puis je vis, sur une couverture, une machine à écrire. Et ce titre : La littérature potentielle + . En ce jour de l’été 1973, ma tante Janet me permit de découvrir l’oulipo, qui deviendrait un repère essentiel de mon parcours d’écriture.