Le programme (s’)écrit aussi.

Au milieu des années ‘80 du siècle dernier, quelques écrivains traduisent en langage informatique des contraintes formelles, concevant ainsi des programmes qui écrivent des textes littéraires. Ces travaux s’inscrivent dans la suite logique de ceux de l’OuLiPo associant mathématiques et production littéraire, «au besoin en recourant aux bons offices des machines à traiter l’information» + . De nombreuses pistes sont alors explorées, de la génération de moules et de structures (de conte, de poème, etc.) à la production de textes en langage naturel (des acrostiches, des haïkus, etc.). S’ils ne sont pas les premiers à mettre l’informatique au service de l’écriture + , les membres de l’ALAMO et du groupe MOTAMO sont les premiers véritables producteurs de littérature informatisée. Car c’est bien de littérature qu’il s’agit, même si la pratique exploite largement le potentiel ludique de l’automatisation (comme, du reste, les pratiques oulipiennes le faisaient également). Et ce n’est pas qu’un jeu, comme en témoigne la production théorique ayant accompagné pas à pas cette exploration.