L’informatique dépasse l’automatisation.

D’aucuns considèrent les automates et autres mécaniques préindustrielles des 17e et 18e siècles – et notamment le métier à tisser de Jacquard – comme des ancêtres de l’ordinateur. Or, ces machines sont à l’informatique ce que l’homme de Neandertal est à l’homo sapiens : leur invention a bel et bien pour finalités la mécanisation et la programmation, mais les actions qu’elles automatisent sont physiques et non pas intellectuelles. En d’autres termes, contrairement à la pascaline et à la machine de Babbage + qui traitent des nombres, elles ne manipulent pas d’information. Or la notion d’information est au cœur de l’informatique : c’est même ce qui lui donne son nom. De fait, l’informatique est le fruit de la rencontre fortuite sur une table de laboratoire de l’entre-deux-guerres, de la fée électricité et du génie logicomathématique + . La miniaturisation fera le reste. Le microprocesseur + permettra de produire des ordinateurs de la taille d’une machine à coudre et l’informatique cessera d’être la chasse gardée des scientifiques, des comptables et des militaires : artistes, musiciens et poètes pourront se les approprier.